après une semaine de repos bien mérité à La Paz, (suite à notre trek Del Choro) nous avons pris la direction du parc national de Sajama. Situé à la frontière chilienne, il offre à nos petits yeux émerveillés une multitude de volcans, une lumière magique, des troupeaux peureux de lamas et d'alpagas, une solitude et un silence absolus.
Mais, il se mérite!
On se lève à 6h30 pour quitter La Paz et arriver à Patacamaya assez tôt pour monter dans l'unique mini-bus de la journée se rendant dans le parc. Mais on nous annonce qu'une course cycliste barre la route et qu'il n'y aura pas de départ avant 16h. Très bien, on dormira à Patacamaya, dont on ne sait rien, et ainsi on sera sur place le matin pour ce fameux mini-bus. Lorsque, dans le car, on demande à l'assistant de nous prévenir quand on arrive à Patacamaya, JB et moi déchiffrons sur son visage un étonnement prononcé et une once de dégoût. Ca s'annonce bien. On débarque donc dans cette ville à la tombée de la nuit. C'est un alignement de baraques assez sinistres le long de la route; une odeur d'urine piquante flotte dans l'air; des bandes de chiens errent et ajoutent des déchets sur les trottoirs en éventrant les poubelles; des mines renfrognées nous regardent passer; il n'y a pas d'électricité car il a plu dans l'après-midi. On évite avec soin les hôtels de passe pour camionneurs et on atterrit dans l'hôtel America. A notre entrée, les clients cessent de manger et on entend que ça rigole en cuisine, au fond: héberger deux touristes gringos semble provoquer une certaine excitation! On dîne à la chandelle et un militaire vient nous saluer, nous demande nos prénoms, nous souhaite la bienvenue, nous demande si on est ici de passage (oui, pas trop longtemps espère-t-on), serre la main de JB et me fait la bise, puis s'en va.
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Vue de l'hôtel America... |
A 6h30, après une nuit blanche dans un lit qui tient plus du canyon que de la plaine, on se dirige vers le mini-bus qui doit nous amener au parc. Mais, c'est samedi et il y a un marché dans un village entre Patacamaya et le parc. Donc le mini-bus s'arrêtera dans ce village, d'où il faudra en prendre un autre pour parvenir à notre destination. On y patientera de 8h à 13h. Oui, après avoir fait le tour du village, parcouru trois ou quatre fois la rue du marché, cherché en vain un café ouvert, lu sur un banc de la place jusqu'à ce que le soleil devienne insupportable, il a fallu patienter. On a quand même trouvé un "resto" où manger une soupe de quinoa. Je propose des cacahuètes à la vieille dame assise en face de moi (elle portait un carré de papier journal sur la joue en guise de pansement) et elle garde tout le paquet.
Expériences "pittoresques", comme ils disent dans les guides.
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Les jupes des cholitas |
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Composition andine |
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Les cholitas: chapeau melon et...jupe qui brille |
A notre arrivée dans le parc de Sajama, on sent tout de suite que notre persévérance pour le gagner est récompensée. Les paysages sont sublimes.
Le volcan Sajama est le point culminant de la Bolivie 6542m; ses neiges ont déjà bien diminué à cause du réchauffement climatique (la seule station de ski du pays, près de La Paz, a définitivement fermé il y a trois ans...). Face à lui, les volcans jumeaux Parinacota et Quisiquisin, qui sont chiliens. Une chaîne volcanique se dessine un peu plus loin et l'un des volcans crache une petite fumée blanche. On dort deux nuits dans le petit village de Sajama. Ses habitants vivent confortablement et ont de gros 4x4: ce n'est pas grâce à l'élevage de lamas, mais un peu grâce au tourisme et surtout grâce à la contrebande (le Chili est vraiment juste à côté).
Laissons maintenant parler les photos!
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T'es presque arrivé JB |
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Le volcan Sajama |
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Paysage Tim Burtonien |
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La place de Sajama |
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Parinacota et Quisiquisini |
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Shreck était-il malade? |
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Des thermes à 38° après une longue journée de marche! |