samedi 26 mai 2012

La vie de famille au Guatemala

Bonjour!

Nous quittons Semuc Champey pour retourner à Coban. Nous visitons une plantation de café. Notre guide nous explique tout le processus qui permet d'obtenir ce petit grain noir à partir d'un fruit rouge. La période de récolte étant passée depuis un moment, on ne verra personne à l'ouvrage.

Après le café, le rhum. Le Guatemala produit un très bon rhum: le Zacapa. Originaire du sud du pays, il a été élu meilleur rhum du monde à quatre reprises. Nous ne pouvions pas quitter le Guatemala sans en emporter ce fameux « nectar », d'autant plus qu'il est apparemment difficile de le trouver en France.

Le 24 Mai, nous disons au revoir aux parents de JB qui rejoignent Guatemala City. On aura passé trois supers semaines avec eux, voyageant tous les quatre comme de jeunes routards et partageant de beaux souvenirs de ce périple. Le Guatemala est idéal pour un voyage de trois semaines/un mois car sa taille « humaine » (par rapport aux monstres que l'on a visités avant) permet de visiter plusieurs de ses régions et ainsi de voir des paysages très variés et de rencontrer des modes de vie différents les uns des autres.

De notre côté, JB et moi nous embarquons dans une nouvelle petite aventure. Nous allons vivre deux jours dans une famille d'agriculteurs dans la montagne et la forêt. Nous passons par l'intermédiaire du Projet Ecoquetzal, une association gérée par une femme qui regroupe une quarantaine de familles vivant dans la campagne et qui accueillent à tour de rôle les touristes souhaitant partager leur vie quotidienne. Manuel, l'homme de la maison, vient nous chercher en ville pour nous amener chez lui. Il a une petite cinquantaine d'années et nous impressionne un peu par sa réserve et son beau visage très digne. Après un court trajet en bus et quelques emplettes au marché, nous attendons deux heures un mini-van qui nous conduira sur une piste défoncée au village en contre-bas de chez Manuel. Puis nous grimpons sur un petit chemin pour gagner sa maison. Nous aurons mis cinq heures pour parcourir 30 Km.
Vue de la maison de Manuel
Le salon-chambre de la maison
Manuel et sa femme Maria ont six fils: de Julio l'aîné a 24 ans et Pedro le dernier a 7 ans. Avec eux vivent aussi la femme de Julio et leur bébé de 14 mois.

Pedro

Hector, Pedro, nous et Diego


Romelia

Maria nous accueille en nous offrant une tasse d'eau chaude et Manuel déplie un journal pour montrer à sa famille un article à son sujet paru il y a quelques jours. Son père était venu s'installer dans cette forêt loin de tout et tandis que ses frères partirent vivre dans le village ou dans le nord du pays, Manuel préféra rester ici pour assurer la protection de sa forêt et de son trésor: le quetzal. C'est un oiseau magnifique, avec des plumes d'un vert brillant. C'était l'oiseau sacré des Mayas et c'est l'emblème du Guatemala. C'est aussi le nom de sa monnaie. Son chant caractéristique est très beau et s'entend essentiellement au lever et au coucher du soleil. Malheureusement, le quetzal est en voie de disparition.
Le splendide quetzal
Les enfants nous invitent à jouer au foot avec eux. Les plus grands parlent un peu espagnol, les petits pas du tout, de même que Maria et sa belle-fille. Mais on réussit à communiquer et on rit bien. La partie de foot est interrompue par la corvée d'eau. On descend un bon moment jusqu'au puits et la remontée n'est pas évidente, même si les garçons me donnent la jarre la plus petite. Quand on se rend dans la cuisine pour y proposer notre aide, on se retrouve un peu abasourdis: point d'autre éclairage qu'une bougie et une petite lampe torche. Les flammes du foyer au centre de la pièce dispensent un peu de lumière et de chaleur (il fait très froid le soir) et on ne voit pas les visages des personnes assises en face de nous. Trois quarts d'heure - une heure sont bien nécessaires à Maria pour préparer des tortillas pour toute la famille (et comme c'est la base de leur alimentation, ils en mangent 3 fois par jour, avec du riz ou des oeufs, parfois des pommes de terre ou des haricots rouges, ou un bouillon). Maria passe donc beaucoup de temps dans la pénombre de sa cuisine. On se couche à 20h, dans une cabane à côté de leur maison. Heureusement que nous avons nos duvets en plus des deux couvertures chacun mises à notre disposition.

Hector, JB et Juan
Lydie s'essaie aux tortillas
Le lendemain, les enfants n'ont pas école donc ils partent travailler dans leurs champs de maïs, près du village. On aide Maria à préparer les fils de nylon avec lesquels elle confectionnera ensuite des sacs, qui seront vendus au marché: 3 €, un sac qui aura nécessité plusieurs heures de travail.

JB à l'oeuvre
Manuel
Maria a conçu la moitié du sac
Puis Manuel nous emmène sur les chemins qu'il a tracés dans sa forêt, à la recherche de quetzals. On passe en mode furtif car cet oiseau est très peureux et on en verra un de loin. Manuel semble devenu accro à nos jumelles, qu'il ne quittera plus jusqu'à la nuit, observant pendant des heures la vallée au pied de chez lui.

JB et Manuel à la recherche du quetzal
Le soir, nouvelle partie de foot, avec plus de complicité que la veille. On a réussi à mémoriser les prénoms des enfants et ils se moquent de notre accent. Même le plus âgé après Julio sort de sa réserve pour se joindre à nous. Après le dîner vient le moment de remplir une feuille d'appréciation: instant solennel! Le père demande à un de ses fils de nous apporter nos feuilles, à l'autre les stylos, et leur fait discrètement signe de reculer quand ils se penchent sur nos épaules pour essayer de lire ce qu'on écrit. Le lendemain matin, nous devons partir à 5h30 pour ne pas rater le seul bus de la journée. On dit donc au revoir à toute la famille et le bébé de Julio se remet à pleurer, comme à chaque fois qu'il nous a vus!

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