lundi 2 janvier 2012

Le Sud Lipez

Bonjour à tous et bonne année 2012!

Dernière partie de la Bolivie, la visite de 4 jours dans le splendide Sud Lipez avec comme point d'orgue le Salar d'Uyuni. Mais soyez patients, on va aller crescendo dans les posts, et vous envoyer pas moins de 4 messages, un par journée! Vous allez voir, l'attente en vaut la peine.

Commençons par une petite cabalgata dans un canyon proche de la ville de Tupiza, dans le sud de la Bolivie.
Et Indiana Jones débarqua à Tupiza
Un gaucho en costume typique
L'un de nous est en trop dans cette ville...
Lydie et JBouille, sereins
On fait les malins sur les photos, mais la réalité est bien différente:
Voici le récit des événements racontés par Lydie:

Notre jeune guide nous conduit à nos chevaux. En les voyant, on est un peu impressionnés parce qu'ils sont grands et super musclés, on ne s'attendait pas du tout à ça (normalement ils nous donnent des espèces de mules ou des poneys...). Il nous demande qui a le plus d'expérience alors, on lui répond:
-Ni l'un ni l'autre, on n'a quasiment aucune expérience. Pourquoi?
-Parce qu'il y en a qui aime bien être toujours le premier.
-Ah
-Bon, toi vas-y.  Prends Capitol.
Donc c'est moi; étant moins débutante que JB, ça tombe plutôt bien.

On sort de la ville au pas, tranquillement. JB est furieux contre son cheval qui n'arrête pas de sentir les fesses du mien et de donner des gros coups de tête, de marcher loin derrière nous puis de trotter pour nous rattraper. Le mien a l'air très agacé que son cheval lui colle aux basques. Mais bon, tout va bien.

Jusqu'à ce qu'on arrive sur le chemin du canyon. Devant nous, il y a un groupe de 4 personnes à cheval. Capitol dépasse le cheval du guide en marchant un peu plus vite, puis se met à trotter, puis à GALOPER COMME UN FOU. Je n'étais pas du tout préparée à ça! Je double le groupe et il galope de plus en plus vite. Je commence à paniquer parce que j'ai beau tirer de toutes mes forces sur les rênes, il ne s'arrête pas, ne ralentit même pas. Je me retourne et vois que personne ne me suit pour venir m'aider. L'horreur. Mon pantalon se déchire en passant près d'un bosquet d'épines, il n'y a que ça de chaque côté du chemin et je m'imagine tomber dans l'un d'eux. On croise deux personnes à cheval et je  leur crie "Ayuda ayuda!" mais ça ne sert à rien. J'ai l'appareil photo en bandoulière et j'ai peur qu'il sorte de sa sacoche et tombe alors je le retiens d'une main et j'ai les rênes dans l'autre. Ca dure une éternité (5 ou 10 minutes, je ne sais pas). Je pense que le cheval sent que j'ai peur et qu'il va se cabrer pour se débarrasser de moi. Alors, j'essaie de garder mon sang froid et de me dire qu'il va bien finir par s'arrêter tout seul. Puis je me dis que s'il ne s'arrête que dans une demi-heure, je serai peut-être perdue dans un canyon à cause de lui. Je me mets à sérieusement le détester. J'avais un énorme point de côté, et j'ai eu des cloques sur les mains pendant plusieurs jours!
Heureusement, il a fini par s'arrêter tout seul, en face de la porte du diable! (visible derrière JB sur son cheval, sur la première photo).
Il soufflait comme un boeuf et avait les yeux révulsés. Comme j'avais peur qu'il reparte, je le caressais en lui disant: 'tranquilo Capitol, tranquilo, chhh chhh". 3 minutes plus tard, mon guide me rejoint enfin. Il m'explique que JB et moi avons des chevaux de jumping qui font des courses nationales. Et Capitol est habitué à galoper sur ce chemin donc dès qu'il a pu partir, il l'a fait. Et en plus, son tempérament a fait qu'il voulait être le premier.
Il devait sentir qu'il était monté par une nulle (qui n'est pas tombée quand même!) et il en a bien profité. Mes mains ont tremblé pendant 20 bonnes minutes après ça...

Ce que je n'ai pas pu voir, c'est que quand mon cheval a commencé à galoper, celui de JB a voulu faire pareil! Mais le guide l'a stoppé et l'a confié au groupe que j'avais doublé. Puis il est parti sur mes traces au grand galop.

Quand le groupe nous a rejoints, ils nous ont demandé de quelle agence on venait. Ils montent depuis 15 ans et leur agence leur avait donné des demi-poneys. Ils nous ont dit que nos chevaux étaient magnifiques et qu'ils étaient jaloux. Moi j'aurais bien sûr préféré leurs poneys!

Au retour, on a galopé, mais le guide tenait mon cheval par une corde. JB s'est réconcilié avec son cheval. Bon, on a croisé des chiens qui nous ont aboyé dessus et Capitol a fait une ruade pour leur donner des coups de pattes. Là non plus, je ne suis pas tombée! Je ne suis pas une si piètre cavalière finalement!

Le calme après la tempête
Une "agence de poulets"... 
De bon matin, nous quittons Tupiza pour notre aventure dans le Sud Lipez. Nous montons à bord d'une Jeep qu'on ne quittera que rarement pendant les quatre prochains jours. Au volant,  notre guide Gilberto et à ses côtés sa femme Norma, qui sera notre cuisinière. Ils sont tous les deux adorables et nous chouchouteront du début à la fin. On partage notre Jeep avec un Italien.

Le premier jour est une mise en jambe: on traverse de beaux paysages ressemblant aux parcs de l'ouest des Etats-Unis. On se sent tout petits en traversant des plaines gigantesques, on est impressionnés par les formations géologiques que l'on rencontre et on est envoûtés par la lumière, belle à toute heure du jour. On croise quelques minuscules villages et on se demande comment peuvent vivre les gens qui habitent dans ce no man's land. On les admire eux aussi. Gilberto nous présente sa vieille maman, qui garde son troupeau de 30 lamas au bord de la piste. Son père est mort dans une mine de cuivre quand il était enfant.
Premier jour: premier point de vue
Un village de mineurs
Derrière nous, une étendue de borax
Tornade sur le "lac"

Lydie dans l'immensité du Sud Lipez


3 commentaires:

  1. Incroyable !!!
    Super récit ! bien flippant. Bravo Lydie, tu es très courageuse !

    Nous on est complètement éclatés, on a passé une semaine de folie pure dans les montagnes (Serre Che) à skier, jouer de la batucada, boire, manger et danser, tout ça dans une ambiance de colonie dingo. Incroyable.
    Le retour à la réalité va être horriblement fade.

    On vous souhaite une excellente année 2012, et on vous embrasse fort !

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  2. Bonne année les gauchos!
    quelle cavalière! trop le flippe quand même...et l'appareil..noooo!Les paysages sont magiques! Je suis en train de me remémorer notre périple la bas...snif, snif...
    bisettes de Nantes (sous la tempête ;()
    Carole

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  3. Vous avez l'air de bien vous amuser !
    Bonne année à tous les deux, et que ça continue.
    Arnaud

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